Et le cœur fume encore
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h30
relâche le lundi
Durée : 2h – salle Roger Blin
Sept personnages, scènes après scènes, reconstituent des événements d’une Algérie proche ou plus lointaine, des années 1955 à 2006. Au plateau, un rideau entrouvert ou tiré dévoile les zones d’ombre de cette guerre sans nom dont les répercussions agitent toujours notre société. Partant du constat que les non-dits entourant la guerre d’Algérie imprègnent encore un nombre considérable de familles en France, et désireux d’aborder les questions de transmission, d’héritage, de tabous et de refoulements de ces mémoires, Margaux Eskenazi, Alice Carré et les comédiens ont croisé matière documentaire – témoignages recueillis auprès de leurs familles ou de leurs proches, archives historiques – et matière littéraire – poésie, textes dramatiques et romans – dans une écriture polyphonique sensible et saisissante. Ce travail minutieux de collecte a été leur point de départ pour s’immerger dans l’Histoire. Passant sans cesse de l’intime au politique, du réel à la fiction, les membres de la compagnie Nova créent des scènes qui s’inspirent d’événements historiques, incarnent militants et travailleurs algériens, soldats français, anticolonialistes, harkis, pieds-noirs et leurs descendants. Ils réussissent à mêler dans la dramaturgie, clarté, rigueur et légèreté. Les sept interprètes passant d’un rôle à l’autre maîtrisent l’art de la rupture, entretiennent une forte complicité et défendent leurs personnages avec humanité. De cette traversée musicale, poétique et politique surgit un théâtre vivant, nuancé, parfois drôle et toujours intelligent. Un théâtre qui, en donnant la parole à ceux qui se sont tus trop longtemps, éclaire les fractures sociales de la France d’aujourd’hui.
« Persuasif et tremblant
J’erre au bord de la grotte
Vers la limpide imploration
Point de soleil encore
Mais de légers nuages
Des oiseaux gémissants
J’ai la douceur du peuple
Effrayante
Au fond du crâne
Et le cœur fume encore
L’hiver est pour demain. »
Kateb Yacine, Le Polygone étoilé
tmp
Navette retour
Tous les soirs vers Paris, le jeudi et le samedi à Saint-Denis. + infos
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Générique
AVEC Armelle Abibou, Loup Balthazar, Salif Cisse, Yannick Morzelle, Malek Lamraoui, Raphaël Naasz, Eva Rami
AVEC LES VOIX D’Éric Herson-Macarel, Nour-Eddine Maâmar, Paul Max Morin
COLLABORATION ARTISTIQUE Alice Carré
SCÉNOGRAPHIE Julie Boillot-Savarin
LUMIÈRE Mariam Rency
VIDÉO Jonathan Martin et Mariam Rancy
SON Jonathan Martin
COSTUMES Sarah Lazaro
RÉGIE GÉNÉRALE ET LUMIÈRE Marine Flores
Le Cadavre encerclé de Kateb Yacine et la préface d’Édouard Glissant sont publiés par les Éditions du Seuil.
Production La Compagnie Nova et FAB – Fabriqué à Belleville.
Avec le soutien de la Région Île-de-France ; de la Ville des Lilas ; du Département de la Seine-Saint-Denis ; de Lilas-en-Scène ; de la Ferme Godier (dans le cadre de la résidence action et territoire du ministère de la Culture DRAC Île-de-France) ; du Studio Théâtre de Stains ; du Collectif 12 ; du Centre culturel de la Norville ; d’Arcadi et de la Grange Dîmière – Théâtre de Fresnes ; de la fondation E.C Art Pomaret ; de la Spedidam ; de la fondation d’entreprise Vinci pour la cité.
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.