Un conte de noël - photo Pascale Fournier

    Un conte de Noël

    DE Arnaud Desplechin
    ADAPTATION Collectif In Vitro
    MISE EN SCÈNE Julie Deliquet

    du 9 au 27 septembre 2020
    du lundi au samedi à 20h, dimanche à 15h30, relâche le mardi
    durée : 2h20 – salle Roger Blin

    AVEC
    Julie André : Élizabeth Dédalus, l’aînée
    Stephen Butel : Henri Vuillard, le cadet
    Éric Charon : Ivan Vuillard, le benjamin
    Élise Martin : Esther Vuillard, la fille d’Ivan et Sylvia
    Olivier Faliez : Claude Dédalus, le mari d’Élizabeth
    Jean-Christophe Laurier : Simon, le neveu de Junon
    Marie-Christine Orry : Junon Vuillard, la mère
    Agnès Ramy : Faunia, l’amie d’Henri
    Thomas Rortais : Paul Dédalus, le fils d’Élizabeth et Claude
    David Seigneur : Spatafora, l’ami d’enfance à Roubaix
    Hélène Viviès : Sylvia, la femme d’Ivan
    Jean-Marie Winling : Abel Vuillard, le père

    COLLABORATION ARTISTIQUE : Pascale Fournier et Anne Barbot
    DRAMATURGIE : Agathe Peyrard
    VERSION SCÉNIQUE : Julie Deliquet, Agathe Peyrard et Julie André
    SCÉNOGRAPHIE : Julie Deliquet et Zoé Pautet
    LUMIÈRE : Vyara Stefanova
    COSTUMES : Julie Scobeltzine
    RÉGIE PLATEAU : Rachid Bahloul, Ronan Fablet, Frédérique Melin
    RÉGIE LUMIÈRE : Richard Fischler
    RÉGIE SON : Pierre de Cintaz
    HABILLAGE : Nelly Geyres, Ornella Voltolini

    Production Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis
    Coproduction Collectif In Vitro, Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre de Lorient – CDN de Bretagne, La Comédie de Saint-Étienne – CDN, Festival d’Automne à Paris, La Coursive – Scène nationale de la Rochelle, Théâtre Romain Rolland de Villejuif, Le Parvis, scène nationale de Tarbes
    Accueil en résidence Odéon – Théâtre de l’Europe, Comédie-Française, La Ferme du Buisson Scène nationale de Marne-La-Vallée, La Comédie de Saint-Étienne – CDN Action financée par la Région Île-de-France Avec le Soutien de l’École de la Comédie de Saint-Étienne / DIÈSE #Auvergne-Rhône-Alpes.
    Remerciements à Arnaud Desplechin, Jean Bellorini, Éric Ruf et toute l’équipe de la Comédie Française, l’équipe de la Ferme du Buisson, ainsi que toute l’équipe de la Comédie de Saint-Étienne – CDN. Émile Charon, les familles Deliquet, Pinaudeau et Petit De Leudeville,
    Simon Chapuis, Margaux Clavière, Marion Duvinage, Isabelle Terrasse
    et Cédric Villani.

    ENTRETIEN AVEC JULIE DELIQUET

    Henri, un des personnages de la pièce parle à un moment de fécondation « in situ ou in vitro ». Votre compagnie elle-même se nomme « In Vitro »…

    Le nom de la compagnie vient d’une improvisation collective. J’ai réuni une bande d’acteurs, parce que j’avais envie de les voir grandir, de les accompagner et de pouvoir me projeter à travers eux. Je travaillais à l’époque sur Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce, et ce qui m’intéressait avant tout était le processus de mise en place du spectacle. Nous avons beaucoup improvisé. Comme cette pièce se passe sur le temps d’une journée, je mettais de temps en temps les acteurs en expérimentation dans de vraies maisons, sur le temps réel de la dramaturgie de l’auteur. Ils vivaient là, mais bien sûr au travers de personnages et d’une histoire. Il s’agissait de traverser du temps réel et de le mélanger à une fiction pour que je puisse m’imprégner de la genèse de cet instant vécu. À cette époque, j’étais en train de créer les statuts de la compagnie et il me fallait lui trouver un nom. C’est en repensant à cette expérience où nous avions reconstitué la vie de façon tout à fait artificielle, où nous avions fait une sorte de fécondation in vitro, que l’idée m’est venue. Le nom « In Vitro » était disponible, la réflexion n’a pas été plus longue que cela.

    En parlant de fécondation in vitro, quelle a été la genèse, la conception pour le théâtre d’Unconte de Noël?

    Un projet sur lequel je travaille me mène souvent au projet suivant. J’essaie de comprendre à chaque fois, sur le spectacle en train d’être produit ou montré au public, ce qui se cache de manière embryonnaire et que je pourrais développer dans le prochain. Je crée une sorte de grande chaîne. De Lagarce je suis passée à Brecht, puis à l’écriture de plateau. Je suis ensuite retournée aux auteurs, à Tchekhov – une grande révélation – que j’ai eu envie d’adapter. Puis est arrivé le travail sur Bergman, un cinéaste mordu de théâtre et lui-même metteur en scène. C’est Fanny et Alexandre qui m’a permis de trouver Un conte de Noël. J’ai pu rencontrer Arnaud Desplechin – un cinéaste passionné de théâtre – et engager avec lui un dialogue tellement amusant et fertile sur cette idée de théâtre et de cinéma. J’avais commencé mes premiers gestes de mise en scène par la caméra suite à mes études de cinéma. Le mise en scène théâtrale est venue par la suite car j’aime les acteurs, que j’étais moi-même actrice et que l’art du direct, le vibrant du théâtre me fascinent à un endroit très profond et unique. C’est avec ces projets, Fanny et Alexandre, Un conte de Noël mais aussi Violetta – un film réalisé sur les services d’oncologie de l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif, avec l’Opéra de Paris – que j’ai senti que cette rencontre, théâtre et cinéma, avait initié quelque chose en moi qui s’est affirmé et que j’assume aujourd’hui le mot metteure en scène.

    Comment avez-vous travaillé l’adaptation du film au plateau et comment s’est transformée l’écriture ?

    Dans sa constitution, le scénario est très théâtral. Les personnages sont à Roubaix, enfermés dans une maison, sur quatre journées qui pourraient être quatre actes. Cette structure assez classique ne demande pas un lieu d’accueil imaginaire. Créer un espace bi-frontal me permet d’avoir toujours un hors-champ que ne donne pas le film d’Arnaud Desplechin où les scènes sont presque toujours filmées d’assez près, à deux. Elles ne donnent absolument aucune idée d’où sont les autres personnages dans la maison au même moment. Ici dans la pièce, tous sont présents. Nous voyons un corps de douze personnages osciller entre être trois et être douze et comment chaque scène peut être repensée avec la présence des uns et des autres. Les spectateurs aussi bordent la scénographie de part et d’autre. Les acteurs sont ainsi vus de face, de dos, de côté, sous tous les angles, contrairement à l’angle unique de la caméra. Je souhaitais recréer une autre traversée de l’œuvre. Pour les décors, j’ai utilisé ceux de mes anciens spectacles. C’est une cohabitation d’un petit monde de théâtre qui n’avait pas prévu de se retrouver ensemble et qui, au fur et à mesure des répétitions, ont pris la couleur de Roubaix. Remettre ces éléments sur le plateau a été un geste fondateur pour trouver un chemin, pour que ce film devienne notre théâtre. Et pour In Vitro, c’était très émouvant de revoir sur scène ces meubles qui racontent notre histoire théâtrale. Pour l’adaptation, la première phase réalisée avec la dramaturge Agathe Peyrard et Julie André, une des actrices du spectacle, a été un gros travail à trois têtes. Nous nous sommes rendues compte que ce qui faisait la complexité de l’œuvre était l’aspect foisonnant et joueur qui donnait un côté poupées russes. Nous avions une matière textuelle extrêmement dense et il a fallu trouver une astuce au niveau de la dramaturgie, pour replacer toutes les pièces du puzzle, ce qui n’est pas allé sans quelques frayeurs. Avec les acteurs, dès le premier jour des répétitions, nous avons fusionné et orchestré cette matière et j’en ai fait une grande boîte à jeu. Nous avons bâti, déconstruit, inversé et cela nous a ouvert de nombreuses possibilités. Comme Desplechin, nous avons beaucoup joué avec cette œuvre. Cela a été un travail extrêmement passionnant pour trouver les situations les plus amusantes et les plus infinies.

    Shakespeare est au cœur du film et de la pièce. L’écriture et les références de Desplechin empruntent beaucoup au théâtre et notamment au Songe d’une nuit d’été. Vous citez aussi Le Conte d’hiver, Titus Andronicus ou Le Roi Lear

    Dans Fanny et Alexandre dans laquelle une troupe d’acteurs répète Hamlet, le spectre fait un AVC pendant qu’il joue. Il va lui-même devenir fantôme de la suite de l’histoire, ce qui est une idée superbe de Bergman. Ici, je me suis dit que Shakespeare pouvait recréer cette mise en abîme de la représentation. J’ai décidé que j’allais, dans le spectacle de Noël joué par les enfants, faire une incursion dans le théâtre qui allait, beaucoup plus que dans le film, brouiller les codes entre le réel et la fiction, qu’on allait vraiment basculer dans Shakespeare. C’est la force du groupe, des acteurs et de leurs propositions qui nous a fait choisir Titus Andronicus. C’est un spectacle artisanal, central dans notre dramaturgie et il fallait donc que ce soit un moment né de la répétition et du travail des acteurs sur l’écriture, que ça appartienne presque aux personnages de la pièce. Il s’agissait avec Shakespeare, de jouer avec les codes de la représentation et de perdre le spectateur. Je voulais aussi jouer sur l’idée du Songe d’une nuit d’été – que l’on retrouve dans le film – se demander si c’est un jeu, un rêve, un cauchemar ou du théâtre. Il faut que le temps du théâtre soit d’une densité et d’un mélange d’hyperfiction, et pour que j’y croie, il faut que cela passe par un processus de mise en jeu du réel. Pour que cette transformation s’opère, j’essaye de trouver des situations de fiction où les personnages puissent se transformer et toute la salle avec eux. Ce n’est pas pour mettre en abîme le réel mais beaucoup plus pour que la fiction l’emporte.

    Propos recueillis par Malika Baaziz, avril 2020

    Julie Deliquet

    Après des études de cinéma et à l’issue de sa formation au Conservatoire de Montpellier puis à l’École du Studio Théâtre d’Asnières, Julie Deliquet poursuit sa formation à l’École Internationale Jacques Lecoq. Elle crée le Collectif In Vitro en 2009 et présente Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce (2e volet du Triptyque « Des années 70 à nos jours… ») dans le cadre du concours Jeunes metteurs en scène du Théâtre 13, elle y reçoit le prix du public.

    En 2011, elle crée La Noce de Brecht (1er volet du Triptyque) au théâtre de Vanves puis au 104 dans le cadre du Festival Impatience, puis en 2013, Nous sommes seuls maintenant, création collective et 3e volet du Triptyque. Le Triptyque est repris en version intégrale au Théâtre de la Ville et au Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis dans le cadre du Festival d’Automne 2014.

    En 2015, elle met en scène Gabriel(le), pour le projet « Adolescence et territoire(s) » à l’initiative de l’Odéon – Théâtre de l’Europe, et crée Catherine et Christian, épilogue du Triptyque, au Théâtre Gérard

    Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis dans le cadre du Festival d’Automne 2015. En septembre 2016, elle met en scène Vania d’après Oncle Vania d’Anton Tchekhov à la Comédie-Française. Elle crée Mélancolie(s) en octobre 2017 d’après Les Trois Soeurs et Ivanov d’Anton Tchekhov au CDN de Lorient et repris au Théâtre de la Bastille. En 2018-2019, Julie Deliquet crée Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman à la Comédie-Française, réalise un court métrage, Violetta, dans le cadre de la 3e scène de l’Opéra de Paris et crée Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin à l’automne 2019 à la Comédie de Saint-Étienne-CDN. Le spectacle est repris à l’Odéon-Ateliers Berthier dans le cadre du Festival d’Automne 2019. Julie Deliquet est marraine de la promotion 29 de l’école de la Comédie de Saint-Étienne et et crée avec eux une écriture de plateau, Le Ciel bascule, en juin 2020, qui sera joué au TGP du 27 au 31 octobre 2020.

    Le Collectif In Vitro fut associé au Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, au Théâtre de Lorient – centre dramatique national de Bretagne, à la Comédie de Saint-Étienne – CDN, et à la Coursive, scène nationale de la Rochelle. Il fut conventionné à rayonnement national et international par le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Île-de-France.

    En avril 2020, Julie Deliquet prend ses fonctions de directrice du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis.

    AUTOUR DU SPECTACLE

    MARDI 15 SEPTEMBRE À 20H AU CINÉMA L’ÉCRAN DE SAINT-DENIS
    → projection du film Un conte de Noël de Arnaud Desplechin (2008), séance présentée par Julie Deliquet

    DIMANCHE 20 SEPTEMBRE
    → à partir de 12h30 : brunch au restaurant du théâtre
    → rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation, modérée par Anne-Laure Benharrosh, enseignante et chercheuse en littérature

    DIMANCHE 27 SEPTEMBRE
    → représentation en audiodescription

    NAVETTES RETOUR
    La navette retour vers Paris
    Tous les soirs, une navette est mise en place à l’issue de la représentation, dans la limite des places disponibles.
    Elle dessert les arrêts :
    Porte de Paris, La Plaine Saint-Denis, Porte de la Chapelle, La Chapelle, Stalingrad, Gare du Nord, République, Châtelet.
    Tarif : 2 €.
    Réservation à la billetterie avant le spectacle.

    La navette dionysienne
    Le jeudi et le samedi soir, si vous habitez à Saint-Denis, une navette gratuite vous reconduit dans votre quartier.
    Merci de réserver au 01 48 13 70 00 ou à la billetterie avant le spectacle.

    LE RESTAURANT « CUISINE CLUB »
    est ouvert une heure avant et après la représentation et tous les midis en semaine.
    Réservation conseillée : 01 48 13 70 05.

    LA LIBRAIRIE DU THÉÂTRE
    est ouverte avant et après les représentations.
    Le choix des livres est assuré par la librairie Folies d’Encre de Saint-Denis.

    Programme de salle Un conte de Noël en PDFTélécharger

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