Programme Sans tambour

    Sans tambour

    Du 1er au 11 décembre
    du lundi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à 15h30, relâche le mardi
    Durée : 1h40 – Salle Delphine Seyrig

    ARRANGEMENTS COLLECTIFS À PARTIR DE LIEDER DE Robert Schumann
    TIRÉS DE LIEDERKREIS OP. 39, FRAUENLIEBE UND LEBEN OP. 42, MYRTHEN OP. 25, DICHTERLIEBE OP. 48, LIEDERKREIS OP. 24 
    MISE EN SCÈNE Samuel Achache
    DIRECTION MUSICALE Florent Hubert

    DE ET AVEC Gulrim Choï, Lionel Dray, Antonin-Tri Hoang, Florent Hubert, Sébastien Innocenti, Sarah Le Picard, Léo-Antonin Lutinier, Agathe Peyrat, Ève Risser
    SCÉNOGRAPHIE Lisa Navarro
    LUMIÈRE César Godefroy
    COSTUMES Pauline Kieffer
    COLLABORATION À LA DRAMATURGIE Sarah Le Picard, Lucile Rose
    ASSISTANTE COSTUMES ET ACCESSOIRES Éloïse Simonis
    RÉGIE GÉNÉRALE ET PLATEAU Serge Ugolini
    RÉGIE PLATEAU Sarah Jacquemot-Fiumani
    RÉGIE LUMIÈRE Maël Fabre

    Production Centre International de Créations Théâtrales – Théâtre des Bouffes du Nord, Paris ; La Sourde.
    Coproduction Théâtre de Lorient – CDN ; Théâtre National de Nice ; Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Théâtre de Caen ; Le Quartz – scène nationale de Brest ; Festival d’Avignon ; Points communs nouvelle scène nationale Cergy-Pontoise / Val d’Oise ; Festival dei Due Mondi – Spoleto ; Opéra national de Lorraine ; Festival d’Automne à Paris ; Le Parvis – scène nationale Tarbes – Pyrénées ; Théâtre + Cinéma – scène nationale Grand Narbonne ; Le Grand R – scène nationale de La Roche-sur-Yon ; Cercle des partenaires.
    Coréalisation Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis ; Festival d’Automne à Paris pour les représentations au Théâtre Gérard Philipe.
    Avec le soutien du Centre national de la musique
    Avec le soutien en résidence de création de la vie brève – Théâtre de l’Aquarium et du Centre d’art et de culture de la Ville de Meudon.
    Remerciements à l’Opéra national de Lorraine pour la mise à disposition d’éléments de costumes. 

    Entretien avec Samuel Achache

    Les dernières pièces que vous avez présentées au Festival d’Automne étaient Chewing-gum Silence, créée avec Antonin-Tri Hoang, et La Chute de la maison, créée avec Jeanne Candel.
    Ce sont deux projets avec des règles du jeu particulières. La Chute de la maison a été créée avec de jeunes comédiens ayant postulé au dispositif Talents Adami Paroles d’acteurs. Chewing-gum Silence est un spectacle jeune public. Nous l’avons créé à plusieurs, de manière très rapide dans un premier temps. Le projet est venu d’Antonin qui était en résidence à Banlieues Bleues, à La Dynamo, et menait des ateliers avec des écoliers de Seine-Saint-Denis sur la question de la mélodie, sur la manière dont elle trotte dans notre tête ou dont on s’en défait. Ce sont des questions qui m’intéressaient, et que j’avais déjà travaillées, notamment dans Songs. Nous avons pensé le projet ensemble et je l’ai mis en scène.

    Travaillez-vous toujours de manière collective ?
    Toujours. C’est une écriture collective, on crée au plateau ; ce qui ne veut pas dire que tout le monde écrit tout en même temps. Mais chacun est auteur du spectacle. C’est Florent Hubert, avec qui j’ai déjà fait plusieurs projets, qui fait la direction musicale de Sans tambour. Nous sommes très en lien avec lui et Sarah Le Picard dans la construction, dans le travail de dramaturgie.

    Comment cela se passe-t-il ?
    avec une idée. Pour Sans tambour, j’avais envie de continuer à travailler sur les Lieder de Schumann qui avaient été un terreau de création et de réflexion sur La Chute de la maison. J’avais le sentiment que musicalement nous n’étions pas allés « au bout » – si tant est qu’il s’agisse de cela – et qu’il y avait encore des choses à y faire. Il y a dans ces Lieder quelque chose d’encore mystérieux – et ce sera sans doute toujours le cas. Nous sommes donc repartis de la lecture et de l’écoute des Liederkreis op. 39, pour finalement ouvrir plus largement à d’autres Lieder de Schumann, faire des emprunts à d’autres cycles.

    Comment vous vous réappropriez ces Lieder ? Comment vous recomposez à partir d’eux ?
    C’est très empirique, il n’y a pas de théorie préalable. Il ne s’agit pas seulement de musique, mais de savoir ce qu’on fait de cette forme spécifique du Lied, de cette musique qui contient un texte ou de ce texte qui est porté par la musique. Il s’agit de savoir comment on déplie un motif, on l’ouvre pour rendre la musique active dans ce que l’on raconte, pas seulement dans ce qu’elle peut avoir de plaisant. Nous faisons des expériences pour voir comment tel ou tel Lied s’empare du récit, comment tout se construit ensemble. Pour pouvoir plonger dans cette musique-là, nous en avons beaucoup lus et beaucoup écoutés. Ce sont des pièces qui sont écrites pour piano-voix, et nous, nous sommes un petit orchestre. Agathe Peyrat, au chant et Ève Risser, au piano les jouent, les chantent. Et puis rapidement nous nous demandons comment nous pouvons les jouer avec l’instrumentarium que nous sommes. Nous sommes obligés de transformer, de choisir, de faire muter la partition, de nous demander comment nous allons conduire l’harmonie. C’est déjà un déplacement. 
    Les Lieder sont des formes musicales qui semblent très fermées, assez closes sur elles-mêmes, des précipités de récits, d’histoires. Même si elles sont fragmentaires, elles se suffisent à elles-mêmes. Au début des répétitions, nous avions l’impression qu’il ne nous restait rien à inventer ; et dans le même temps, ce qui était produit musicalement était très singulier, il y avait des choses que nous n’avions pas l’habitude de faire. Nous nous retrouvons finalement assez loin du Lied. Par ailleurs, nous n’abordons pas cette musique ex nihilo, elle est dirigée. Nous partons d’une thématique, d’une tracasserie : un effondrement intime, une séparation.

    Vous continuez d’imbriquer la musique avec l’action théâtrale. Comment le spectacle est-t-il structuré ?
    Les Lieder sont comme des sortes de fatalités : ils racontent la fin d’une histoire. Nous partons de là, d’une fin, d’une rupture, et remontons dans le temps pour fouiller la mythologie de ce couple. Nous allons faire un mouvement chronologique inversé, ouvrir l’imaginaire, les projections. Il y a plusieurs situations sur lesquelles nous avons travaillé. Dans la première, la musique n’est pas celle de Schumann ; elle est composée à partir d’improvisations, c’est une sorte de récitatif prosodié, une parole parlée et prosodiée à plusieurs. Un premier mur commence à être troué, et nous découvrons un homme comme pris entre deux murs, emmuré. Cela devient une scène de ménage ordinaire qui va jusqu’à la rupture, et qui va entraîner l’effondrement de la maison et nous faire remonter le temps, jusqu’à « l’âge de pierre ».

    Vous avez récemment créé une structure, La Sourde. Est-ce une compagnie ou un orchestre ?
    Les deux. La compagnie porte mes projets, et continue à questionner la manière dont on regarde la musique et dont on écoute le théâtre. La Sourde est le nom d’un orchestre composé de dix-sept musiciens venant à la fois du classique, de la musique ancienne, des musiques improvisées et du jazz. Nous sommes quatre à mener la barque : Ève Risser, compositrice et pianiste, Antonin-Tri Hoang et Florent Hubert, tous les deux clarinettistes et saxophonistes et moi. La majorité des personnes qui composent l’ensemble de Sans tambour fait aussi partie de l’orchestre.
    Propos recueillis par Caroline Simonin

    Samuel Achache

    Samuel Achache se forme au Conservatoire du Ve arrondissement à Paris puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. En 2013, il co-met en scène avec Jeanne Candel Le Crocodile trompeur/Didon et Enée, théâtre-opéra d’après Henry Purcell, récompensé du Molière du spectacle musical. En 2015, il met en scène Fugue, présenté au Festival d’Avignon. Il renouvelle sa collaboration avec Jeanne Candel pour Orfeo/Je suis mort en Arcadi, ainsi que pour La Chute de la maison, avec le Festival d’Automne. En 2018, il crée Chewing-gum Silence avec Antonin-Tri Hoang, Songs avec l’Ensemble Correspondance – Sébastien Daucé. Il met en scène au théâtre de l’Aquarium Original d’après une copie perdue conçu avec Marion Bois et Antonin-Tri Hoang en 2020. Après avoir co-dirigé le Théâtre de l’Aquarium de 2019 à 2020, Samuel Achache fonde sa compagnie de théâtre et de musique : La Sourde. Il crée en 2021 avec Florent Hubert, Ève Risser et Antonin-Tri Hoang, Concerto contre piano et orchestre à L’Athénée – Théâtre Louis Jouvet à Paris.

    Autour du spectacle

    Dimanche 4 décembre : rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation modérée par Anne-Laure Benharrosh, enseignante et chercheuse en littérature

    Informations pratiques

    NAVETTES RETOUR
    La navette retour vers Paris
    Du lundi au vendredi, une navette est mise en place à l’issue de la représentation, dans la limite des places disponibles.
    Elle dessert les arrêts : Porte de Paris, La Plaine Saint-Denis, Porte de la Chapelle, La Chapelle, Stalingrad, Gare du Nord, République, Châtelet.
    Tarif : 3 €.
    Réservation conseillée à la billetterie avant le spectacle.
    La navette dionysienne
    Le jeudi, si vous habitez à Saint-Denis, une navette gratuite vous reconduit dans votre quartier.
    Merci de réserver au 01 48 13 70 00 ou à la billetterie avant le spectacle.

    LE RESTAURANT « CUISINE CLUB »
    est ouvert une heure avant et après la représentation et tous les midis en semaine.
    Réservation conseillée : 01 48 13 70 05.

    LA LIBRAIRIE DU THÉÂTRE
    est ouverte avant et après les représentations.
    Le choix des livres est assuré par la librairie La P’tite Denise de Saint-Denis.

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