AVEC Karina Beuthe Orr Robert Bouvier Nina Dipla en alternance avec Artemis Stavridi Rodrigo Ferreira Yasin Houicha Rose Martine Dagmara Mrowiec-Matuszak Stanislas Roquette Thibault Vinçon La Nébuleuse d’HIMA (Faustine Berardo, Bro’Lee, Maxime Pillard)
Et le chœur de chambre de paris, Direction Olivier Delafosse.
CHORÉGRAPHIE Joëlle Bouvier
SCÉNOGRAPHIE Roland Auzet Bernard Revel Juliette Seigneur
LUMIÈRE ET RÉGIE Bernard Revel
MUSIQUE ÉLECTRONIQUE Daniele Guaschino
COMPOSITION DES CHANSONS La Nébuleuse d’HIMA
VIDÉO Pierre Laniel
COSTUMES Mireille Dessingy
Avec la participation de Ulrike Guérot politologue allemande, fondatrice et directrice du Laboratoire de démocratie européenne dédié à l’avenir de la démocratie en Europe. Samedi 15 janvier
Ségolène Barbou Des Places juriste, chercheuse et enseignante, spécialiste du droit européen et du droit des étrangers. Dimanche 16 janvier
COLLABORATION ARTISTIQUE Carmen Jolin PRÉPARATION ET CHEFFE DES CHOEURS Agathe Bioulès ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE ET SURTITRAGE Victor Pavel
RÉGIE GÉNÉRALE Séverine Combes
RÉGIE SON Julien Pittet
RÉGIE VIDÉO Justin Artigues
COMPAGNIE ACTOPUS, PRODUCTION ET COMMUNICATION Julie Antonini Mélanie Lézin
Le texte est publié aux éditions Actes Sud.
Production déléguée ACTOpus – Compagnie Roland Auzet.
Création Festival d’Avignon 2019, production déléguée l’Archipel, scène nationale de Perpignan.
Coproduction L’Archipel, scène nationale de Perpignan ; Le Théâtre – scène nationale de Saint-Nazaire ; Compagnie du Passage, Neuchâtel (Suisse) ; Théâtre-Sénart, scène nationale ; Théâtre Prospero – Groupe de la Veillée Montréal (Canada) ; Festival d’Avignon ; Théâtre de Choisy-le-Roi, scène conventionnée d’intérêt national – Art et Création pour la diversité linguistique ; Opéra Grand Avignon ; MA scène nationale – Pays de Montbéliard ; Teatr Polski Bydgoszcz (Pologne) ; Châteauvallon, scène nationale ; MC2: Grenoble, scène nationale.
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national.
Avec le soutien de la Fondation Orange ; de l’Institut français établissement public en charge des relations culturelles internationales ; de la Fondation Hippocrène et des Services de la culture du Canton et de la Ville de Neuchâtel ; du Syndicat intercommunal du Théâtre régional de Neuchâtel et de la Loterie Romande ; du CENTQUATRE-PARIS ; de l’Opéra de Limoges.
La tournée de Nous, l’Europe, banquet des peuples est un événement organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE). Elle est également sous le patronage de la Commission européenne.
La Compagnie ACTOpus est soutenue par le ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) et conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Entretien avec Roland Auzet
Nous, l’Europe, banquet des peuples n’invite-t-il pas d’abord à reprendre conscience d’une histoire collective ? Ce spectacle désire raconter ce que nous voulons être. Ce parti pris guide l’équipe artistique : l’auteur, Laurent Gaudé, les comédiens et moi-même. Il ne s’agit pas de regarder la question européenne depuis la France mais de la considérer depuis l’Europe entière, en élargissant les polarités et en convoquant cette idée « d’être-ensemble ». Et ainsi, faire parler le poème devant ce qui nous est imposé, devant ce que des mécanismes liés à l’économie ou à l’administration décident, ou ont décidé, pour nous. Pour mener à bien notre projet, nous avons fait plusieurs résidences en Europe, à la rencontre de comédiens de toute nationalité. Qu’ils vivent en Pologne, en Grèce ou ailleurs, ils sont confrontés aux mêmes questionnements concernant le populisme, la démocratie, la représentativité. Tout a été pensé sauf la place de l’homme. Le poème de Laurent Gaudé vient heurter ce constat. Il le fait dans une perspective historique. Il « tape » également aux endroits de la colonisation : l’Afrique a été le grand gâteau de l’Europe. La France, l’Italie, l’Espagne se sont servis en se disant : tout ce qui est noir est bon à prendre. Nous ne cherchons pas à faire le procès de l’Histoire, plutôt à saisir ce qui dans son flot nous rassemble. Y parvenir, c’est définir une utopie à même de nous accompagner dans les années qui viennent… sinon ce sera la catastrophe.
Il y a donc un enjeu politique, voire une urgence… L’urgence sature tous les médias. Nous devons reconvoquer une autre vision de l’Europe, dans une période où la question des référendums se pose. D’une certaine manière, nous en menons un, à l’endroit de notre métier d’artistes. Il y a dans notre spectacle l’idée d’un rassemblement, d’un référendum. Également quelque chose d’un « soyons fous ». Soyons fous oui, parce qu’en face de nous se manifeste une tout autre folie. Nous devons l’affronter. Devenir fou, mais différemment, pour une nouvelle lucidité. Ce « soyons fous » comprend des acteurs européens afin de créer une mosaïque de langues qui opère de manière kaléidoscopique, en allant zoomer au plus profond d’une situation. Par exemple avec l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, en regardant comment se déroulent les interrogatoires des personnes qui arrivent sur des territoires, comment se règle la question de la frontalité de l’accueil, quelle en est la forme comme le fond. Le poème de Laurent Gaudé interroge de manière insolente, mais documentée, tous ces aspects ; il sait étayer une critique sur les plans politique et historique, même si demeure cette saine folie d’interroger pareille thématique.
Dans l’Europe d’aujourd’hui se multiplient les rejets, les formes sourdes d’autoritarisme. Tout y apparaît plus ambigu, plus compliqué qu’autrefois… L’état des lieux a quelque chose de désespérant. Pour ce spectacle, Laurent Gaudé et moi avons décidé de prendre notre bâton de pèlerin. Nous avons rencontré un certain nombre de personnalités politiques et artistiques, également des intellectuels, pour leur dire : nous travaillons sur la question européenne, que pouvons-nous faire ? Si la première réaction ressemblait généralement à un « bon courage », le sentiment d’être « avant l’explosion » était constant. En interrogeant d’anciens ministres ou chefs d’État, des réponses sont apparues. Certains pensent à la nécessité de retourner à un axe franco-allemand dur. Avec ce sentiment que quelque chose peut lâcher. L’autre sentiment, plutôt un sous-entendu, c’est que le reste a déjà lâché. Si, politiquement, quelque chose se dit ou se trame, nous ne sommes pas dans ce spectacle à l’endroit du politique avec des solutions – ou à l’endroit d’un parti ! Nous sommes là pour apporter un regard.
Comment s’est effectuée votre distribution ? Depuis plusieurs années, je rencontre des lieux culturels, des troupes en Italie, Irlande, France, Grèce, Espagne ou Pologne. Je me suis adressé à eux en précisant : « Pas de texte, de mise en scène ni de scénographie ; de même j’ignore la trajectoire du projet. Je sais juste que c’est sur l’Europe. Êtes-vous intéressés ? » Ceux qui viennent sont des combattants-poètes. Il y a aussi au plateau un chœur. Lui, s’il peut chanter, a d’abord une fonction dramatique. Même s’il n’y a aucune référence à l’Antiquité, il garde cette nature de porteur de parole envers les comédiens et le public. Son plus grand atout est d’être là, dans l’écoute. Il s’agit de travailler sur l’architecture, la frontalité, l’ensevelissement, l’absence, la présence, avec des personnes de tous âges. C’est intéressant de convoquer une machine « théâtre et musique », avec un potentiel multiple et une masse de personnes.
Le poème de Laurent Gaudé interroge de nombreuses séquences de l’histoire européenne. Et confronte beaucoup l’art à la politique… L’histoire est le fruit des deux. Laurent Gaudé l’affirme : avec une chanson on peut changer le monde. Les auteurs, les dramaturges, les metteurs en scène doivent s’emparer de la question du sens de notre avenir, de notre devenir. Et se défier de la question de la représentativité politique ou administrative. En Grèce, une chanson a fait face aux généraux. Ailleurs, ce fut une fleur ou une couleur. Des mouvements de société ou humanistes sont souvent partis d’un dessin, d’un son. Le monde aujourd’hui, si multiple soit-il, « s’écoute ». En écoutant le monde, on peut prédire beaucoup. Si c’est le musicien qui parle, je n’en pense pas moins que nous pouvons écouter les révolutions, les choses qui grondent ; écouter le sens des paroles, pas seulement ce qui est dit mais comment cela est exprimé. Des frontalités entre l’artiste et le politique ont nourri des changements. Notre désir est de provoquer quelque chose qui corresponde à cette fleur, cette couleur, cette chanson, cette musique. Il faut faire céder la séduction de la fiction devant la vérité du poème.
Propos recueillis par Marc Blanchet pour la 73e édition du Festival d’Avignon, juillet 2019
Roland Auzet
De formation supérieure et musicien, lauréat de plusieurs conservatoires nationaux et prix internationaux (Darmstadt…), Roland Auzet développe depuis de nombreuses années un parcours professionnel autour de la création et de la direction de projets artistiques centrés sur la scène pluridisciplinaire, comme metteur en scène et compositeur. Il a été directeur général et artistique du Théâtre de la Renaissance à Lyon jusqu’en juin 2014.
Sur le plan pédagogique, il est directeur de TOTEM(s) Académie « jeunes artistes » de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Centre national des écritures du spectacle (Rencontres d’été – Festival d’Avignon) et intervenant « projets artistiques et économie du spectacle vivant » à l’Université de NYU de New York à Abu-Dhabi, à UCSD Université de San Diego (Californie), à Mac Gill University de Montréal et à l’Université de Banff (Canada).
Il a créé plus de 25 spectacles de théâtre musical, en collaboration avec des auteurs contemporains, et il est présent comme metteur en scène en France et à l’étranger (Canada, États-Unis, Taiwan…).
Ses dernières réalisations, Dans la solitude des champs de coton, de Bernard Marie Koltès, VxH – la voix humaine, d’après Jean Cocteau et Falk Richter, END – Écoutez nos défaites, de Laurent Gaudé, Hedda Gabler, D’habitude on supporte l’inévitable d’après Henrik Ibsen et Falk Richter ont été largement représentées sur les scènes françaises et à l’étranger.
Laurent Gaudé
Né en 1972, Laurent Gaudé a fait des études de lettres modernes et d’études théâtrales à Paris. C’est à l’âge de vingt-cinq ans, en 1997, qu’il publie sa première pièce, Onysos le furieux, à Théâtre Ouvert. Ce premier texte sera monté en 2000 au Théâtre National de Strasbourg, dans une mise en scène de Yannis Kokkos. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale, avec notamment Pluie de cendres jouée au Studio de la Comédie-Française, Combat de possédés, traduite et jouée en Allemagne, puis mise en lecture en anglais au Royal National Theatre de Londres, Médée Kali jouée au Théâtre du Rond-Point et Les Sacrifiées.
Parallèlement à ce travail, Laurent Gaudé se lance dans l’écriture romanesque. En 2001, il publie son premier roman, Cris. L’année suivante en 2002, il obtient le Prix Goncourt des Lycéens et le Prix des Libraires avec La Mort du roi Tsongor. En 2004, il est lauréat du Prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, roman traduit dans trente-quatre pays.
Romancier et dramaturge, Laurent Gaudé est aussi auteur de nouvelles (Dans la nuit Mozambique, 2007 ; Voyage en terres inconnues, Magnard, 2008 ; Les Oliviers du Négus, Actes Sud, 2011), d’un beau livre avec le photographe Oan Kim (Je suis le chien Pitié, éditions Actes Sud, Hors Collection, 2009), d’un album jeunesse (La Tribu de Malgoumi, illustré par Frédéric Stehr, éditions Actes Sud Junior, 2008) et de poésie (De sang et de lumière, éditions Actes Sud, 2017).
Nous, l’Europe, banquet des peuples a été publié aux éditions Actes Sud en 2019.
Autour du spectacle
Samedi 15 janvier à 15h30 Rencontre littéraire avec Laurent Gaudé En partenariat avec la librairie Folies d’encre de Saint-Denis. → Entrée libre sur réservation 01 48 13 70 00
NAVETTES RETOUR La navette retour vers Paris Après chaque représentation, une navette est mise en place à l’issue de la représentation, dans la limite des places disponibles. Du lundi au vendredi, elle dessert les arrêts : Porte de Paris (métro, ligne 13), La Plaine Saint-Denis, Porte de la Chapelle, La Chapelle, Stalingrad, Gare du Nord, République, Châtelet Samedi 16 octobre et dimanche 17 octobre : dernier arrêt Gare du Nord
Tarif : 2 €. Réservation à la billetterie avant le spectacle.
La navette dionysienne Le jeudi, si vous habitez à Saint-Denis, une navette gratuite vous reconduit dans votre quartier. Merci de réserver au 01 48 13 70 00 ou à la billetterie avant le spectacle.
LE RESTAURANT « CUISINE CLUB » est ouvert une heure avant et après les représentations et tous les midis en semaine. Réservation conseillée : 01 48 13 70 05.
LA LIBRAIRIE DU THÉÂTRE est ouverte avant et après les représentations. Le choix des livres est assuré par la librairie Folies d’Encre de Saint-Denis.